jeudi 21 juin 2007

L'Indochine Française

Suite à un reportage de RFI sur le Cambodge, j'ai pris conscience de mon ignorance de toute l'Histoire de cette région, pourtant extrêmement liée à l'Histoire de France et ayant directement touché un grand nombre de personnes que j'ai cotoyées. J'ai donc décidé de synthétiser un peu cela dans une note, dont je vous fait part dans ma grande générosité.
Alors pour commencer, l'Indochine Française, c'était là :

En 1883, le Viêt Nam actuel est coupé en trois régions : la Cochinchine, au Sud, qui est une colonie française ; le Tonkin, au Nord et Annam au centre, qui sont sous l'autorité des empereurs Nguyễn, au sein d'un protectorat français : l'Indochine Française, comprenant également le Laos et le Cambodge actuels, gouvernés par le Siam, (devenu depuis la Thaïlande). Sous ce régime de protectorat, les institutions existantes restent, tandis que l'administration française à le monopole de certains commerces, comme l'opium, le sel ou l'alcool de riz. La France contrôle aussi l'économie locale à travers la Banque d'Indochine et exploite différentes ressources naturelles telles que le thé, le poivre, le riz, le charbon, etc.
En 1945, le Japon met fin au protectorat. L'empereur réunifie le Viêt Nam et les pays prennent une courte indépendance. Avec la capitulation du Japon, la France tente de rétablir son autorité sur l'Indochine Française, mais au Viêt Nam, elle se heurte de plus en plus au Viêt Minh, parti politique au pouvoir pendant l'indépendance. Une lutte armée s'engage, connue sous le nom de Guerre d'Indochine. Au Laos, le parti national communiste, plus tard connu sous le nom de Pathlet Lao lutte aux côtés du Viet Minh. Au Cambodge, Norodom Sihanouk, roi depuis 1941 réussit à maintenir le pays en dehors de la guerre, en négociant avec la France, jusqu'à obtenir un accord d'indépendance en 1953.
La guerre d'Indochine dure de 1946 à 1954 et se finit par la défaite française, à Diên Biên Phu. Pour le Laos, la monarchie constitutionnelle en vigueur depuis 1947 est conservée, tout en reconnaissant le Pathlet Lao. Pour le Viêt Nam, les accords de Genève, signés par la France, prévoient de couper momentanément le pays en deux, au niveau du 17ème parallèle. La population devra choisir par référendum entre le régime communiste du nord et le régime nationaliste du sud. Pendant que les français partent faire la guerre en Algérie, un million de Vietnamiens du nord émigrent au sud, pour éviter d'être liquidés par le pouvoir communiste, tandis que cent mille Vietnamiens du sud rejoignent le nord.
La violence monte au Viêt Nam, entre 1955 et 1965, date de l'entrée dans le conflit des Etats-Unis. Le Laos "subit" une guerre qui n'est pas la sienne, bombardé par les américains en raison des routes qui le traversent, empruntés par les Nord-Vietnamiens. En contrepartie, les américains aident massivement le gouvernement laotien. Au Cambodge, dirigé par Sihanouk, la neutralité qui avait permis au pays de se développer relativement bien commence à s'effriter : à l'extérieur, le pays a des relations exécrables avec ses voisins pro-américains et soutient donc le Vietcong, mais à l'intérieur, le pouvoir est de plus en plus menacé par les communistes, qui deviennent le problème majeur. En 1970, Sihanouk est renversé par la droite. Le pays est rebaptisé "République Khmère" et entre en guerre au côté des américains. Le nouveau gouvernement doit faire face aux vietnamiens et à la guérilla des Khmers Rouges, dirigés par Pol Pot.
Pendant ce temps, les américains se sont partiellement retirés du conflit au Viêt Nam, suite à l'offensive du Têt, menant à la prise de l'Ambassade Américaine à Saïgon. Les accords de Paris, en 1973 signent le retrait des Etats-Unis, mais la guerre continue jusqu'en 1975, avec la victoire des troupes du Nord, qui prennent Saïgon. Le pays est réunifié et on assiste à un exode massif des sud-vietnamiens, en particuliers les catholiques, poussés par une propagande franco-américaine pour "suivre la vierge au sud".
Parallèlement, au Cambodge, les Khmers rouges ont réussi à prendre le pouvoir en 1975 est forment le gouvernement du Kampuchéa démocratique. De 1975 à 1979, ils ordonnent l'évacuation de toutes les villes, leurs habitants étant forcés à aller travailler parmi les paysans à la campagne. Le régime Khmer rouge provoquera la mort de 1,7 millions de personnes, soit près d'un quart de la population du pays. Cependant, la politique anti-vietnamienne de Pol Pot provoque une nouvelle guerre, à partir de 1977, qui durera jusqu'en janvier 1979. Les troupes vietnamiennes entrent au Cambodge et un groupe de khmers dissidents, supportés par le Viêt Nam crée la République Populaire du Cambodge. Ce régime restera en place jusqu'en 1989 et le départ des troupes vietnamiennes. En 1991, Sihanouk revient à Phnom Penh, en tant que chef d'état et en 1993, une nouvelle constitution rétablit la monarchie parlementaire, Sihanouk redevenant roi.
Ce résumé présente très rapidement des évènements clé au niveau international dans la région, mais l'exercice ne doit pas faire oublier les massacres et les drames humains qui ont eu lieu pendant la période.

1 commentaire:

Anonyme a dit…
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